English version

FranceL'histoire du Judo en France

Source : Judo Passion, l'excellent site de Jérôme Maignan.



En 1904, Ernest Régnier, qui se faisait appeler RENIE, ouvre rue de Ponthieu à Paris, une salle ou il enseigne un mélange de lutte et de ju-jitsu. Il avait étudié à Londres dans une école japonaise. L’événement qui allait donner le premier élan au ju-jitsu, fut un combat qui eut lieu en 1905 le 26 octobre, en plein air, sur la terrasse de l'un des bâtiments de l'usine de carrosserie Védrien à Courbevoie Ernest Régnier a 36 ans, il pèse 63 kilos et mesure 1m 65, son adversaire, Georges Dubois, maître d'arme et de boxe, est également professeur d'escrime et sera maître d'arme à l’opéra-comique de Paris. Il mesure 1m68, pèse 75 kilos il est âgé de 40 ans. Après le traditionnel "Allez messieurs!" de l'arbitre, le combat commence, les deux hommes s'observent. Sur une feinte de REINE, Dubois attaque par un chassé bas que REINE esquive. S'ensuit un corps a corps qui continu au sol ou Dubois essaye d'étrangler REINE, mais celui-ci se saisit du poignet de Dubois et lui porte une clé appelée JUGI GATAME. Dubois s'avoue vaincu, le combat a duré moins de 30 secondes. Au lendemain de sa victoire, REINE reçoit un grand nombre de demandes pour écrire un livre sur le Ju-jitsu de la part de nombreux hommes de lettres. Guy de Montgrillard vas ainsi participer a la rédaction d'un livre appelé "Les Secrets du Jiu-jitsu" REINE devient professeur de Ju-jitsu dans le club du professeur Edmond Desbonnet sur les champs Elysées, le succès est immédiat, et toute l’aristocratie parisienne veut apprendre cette méthode qui permet à un homme de 50 kilos de terrasser un colosse de près de 2 fois son poids. Cet engouement se terminera de la même manière qu'il a commencé, par un combat ou REINE est agressé sournoisement lors d'une démonstration par Witzler, un lutteur professionnel qui lui porte un coup de tête qui projette REINE au tapis la figure en sang. Le combat suivant entre 2 instructeurs Japonais de Londres, n'est pas fait pour arranger les choses, un des deux hommes attrapant le second par les organes prouvant sa virilité et le contraignant a l'abandon. Ce geste ne fit rien pour la "grandeur" du ju-jitsu, bien au contraire, les débordements survenus dans la salle à la suite de cette action, poussèrent la préfecture à réglementer les combats de Ju-jitsu : les combats entre Japonais sont interdits. Peut à peut, le Ju-jitsu retombe dans l’anonymat.

Il faut attendre 1932 et une conférence de Jigoro Kano pour que tout recommence. Moshe Feldenkrais, ingénieur et chercheur, passionné d'arts martiaux assiste à cette conférence et présente au maître, un livre qu'il a écrit sur le Ju-jitsu.
En 1934, les deux hommes se rencontrent à nouveau.
En 1935, M. Feldenkrais, conscient des lacunes dont lui et ses amis souffrent, fait venir d’Angleterre le maître KAWAISHI alors 4ème DAN, pour y enseigner le Judo au sein d'une section d'un club de gymnastique et de culture physique réservé a des élèves de confession juive. Le Ju-jitsu Club de France était né dont Jigoro Kano est le président d'honneur. Les pionniers du Judo en France sont des intellectuels, chercheurs ou journalistes tels : Feldenkrais, I. et F Joliot-Curie (Secrétaire Générale), Biguart, Bonnet-Maury (Président), C. Faroux
A la demande du maître KAWAISHI, cette section fut immédiatement ouverte aux élèves de toute confession. Cette section siégeait au 62 de la rue Beaubourg. Très rapidement, un second club ouvrit ses portes le 22 février 1936 rue Thénard toujours a Paris, dans le quartier latin, c'était le club Franco-Japonais.
En septembre 1939, lorsque la guerre éclate, M Feldenkrais doit rejoindre l'Angleterre M. KAWAISHI regroupe les deux clubs en un seul et prend en main la destinée du JUDO en France.
La guerre de 39-45 freine un peut le développement du JUDO en France sans le stopper. Dès 41 le JUDO s'organise : il devient une section de la fédération Française de Lutte. Le 30 mai 1943, a lieu le premier championnat de France à Paris salle Wagram, un championnat sans catégorie de poids et d'âges. Cette compétition attire 3000 spectateurs et draine 19 fois plus d’importance que celle réalisé au dernier national de lutte le 9 mai 1944. Un mois a peine avant le débarquement en Normandie, se déroule les seconds championnats nationaux au palais des glaces a Paris. M. KAWAISHI, est contraint de rejoindre le Japon qui vient de rentrer en guerre, non sans réunir ses plus anciens élèves en leur faisant promettre de rester unis et de s’entraîner le plus souvent possible sans abandonner le JUDO. Le collège allait naître de cette réunion, collège dont les statuts seront déposés en Novembre 1947. Avant la fin de la guerre, des clubs se sont ouvert à Paris et en banlieue, comme le club St Honoré avec London, Opéra avec Lamotte, Cercle Sportif avec Mercier et Andrivet, St Martin avec Peltier, JC Nanterre avec de Herdt. Le 5 décembre 1946, le journal officiel publiait la naissance de la fédération française de Judo. En 1948 M. KAWAISHI rentre en France et doit s’accommoder des nouvelles structures la Fédération et le CNCN étant nés pendant son absence. L'année 1951 fut décisive pour l'histoire du JUDO. La France adhère à l’Union européenne, puis organise les championnats d’Europe a Paris au Vel d'Hiv devant 12000 spectateurs et la même année voit la fondation de la fédération internationale. S'en suivirent quelques dissensions qui rappelles celles que dut subir Jigoro Kano à ses débuts et qui s'estompèrent rapidement même si la divergence des styles et des opinions existent encore, cela fait la richesse du JUDO.


Les dates importantes

1933 : Première conférence sur le JUDO de Mr KANO en France.
1935 : Arrivé de Mr KAWAISHI.
1936 : Fondation du Ju-jitsu Club de France.
1941 : Création d'une section JUDO a la fédération Française de lutte.
1943 : Premier championnat de France.
1944 : Départ de Mr KAWAISHI.
1947 : Création de la fédération française de Judo et Ju-jitsu.
1948 : Retour de Mr KAWAISHI.
1950 : Création de la revue Judo.
1951 : Adhésion de la France à l’Union Européenne.
Premier championnat d’Europe à Paris.
Fondation de la Fédération Internationale.
1955 : Création du diplôme d'état de professeur de JUDO.
1957 : Scission entre la F.F.J et le C.C.N.
1961 : 3ème championnat du monde à Paris.
1967 : Sortie de la progression Française d'Enseignement du JUDO.
1971 : Arrêté ministériel créant le comité national des grades du
Judo et réunification du Judo (protocole d'accord FFJDA , FNJT)